Lettre ouverte au Ministre de la Justice Paul Van Tigchelt

Monsieur le Ministre de la Justice,
Monsieur Van Tigchelt, 
 
Notre organisation souhaite vous faire part d’une situation que l’on pourrait qualifiée de catastrophique. Nous n’allons pas vous faire l’affront de vous rappeler qu’au sein de la justice, l’ordre judiciaire est une entité à part entière au même titre que les services centraux, les établissements pénitentiaires et bien d’autres.

Nous sommes, tout comme beaucoup d’autres services fédéraux, considérés comme essentiel. 

Mais depuis plusieurs années, nous avons pu constater que vos prédécesseurs avaient peu de connaissances quant à l’organisation et le fonctionnement de l’ordre judiciaire, ses particularités et ses spécificités. 
 
Nous avons le sentiment d’être le parent pauvre de la justice. Pendant plusieurs années, peu de choses ont été faites. Très peu de moyens ont été investis, les cadres sont incomplets, le matériel est obsolète…..mais ce qui nous préoccupe tout particulièrement c’est l’état des bâtiments dans lesquels les membres du personnel sont amenés à travailler. Grâce aux rapports des conseillers en prévention, nous constatons, avec effroi, que ceux-ci côtoient régulièrement de l’amiante, de l’humidité, des champignons, des bâtiments où il fait trop chaud, des bâtiments où il fait trop froid, des bâtiments où, en été, les fenêtres ne s’ouvrent plus, des bâtiments où l’air est trop sec, ce qui engendre des problèmes de santé, constatés par la médecine du travail et pour ceux, qui ont la chance de travailler dans les pièces à convictions, des produits dangereux. Nous avons, malheureusement, beaucoup d’autres exemples à vous donner.

C’est inacceptable !

Nous avons, à l’occasion de nos différentes réunions avec l’autorité (comité de concertation de base, comité de secteur….) essayer de mettre en lumière la problématique des bâtiments judiciaires et ce depuis de nombreuses années. Mais force est de constater que nous ne trouvons pas écho.

Le manque de moyen financier est toujours mis en avant pour justifier l’inertie de certains services. La régie des bâtiments et le service Building and Facility sont constamment en train de se rejeter la balle, ce qui a pour but de déterminer la responsabilité de chacun de prendre en charge aussi bien les petits travaux, les réparations ou les gros chantiers. 

Le SLFP-Ordre Judiciaire a pris le parti, depuis plusieurs années maintenant, de déposer plainte au SPF Emploi, quand nous estimons que la situation n’est plus tolérable. Mais les décisions prises par les inspecteurs/trices sont souvent « frileuses » là où des décisions plus radicales devraient prises.
 
Nous avons également l’occasion de participer à différents sondages relatifs à la surcharge de travail. Les résultats qui nous sont communiqués sont régulièrement orientés vers un manque criant de magistrats. Nous ne devons, en aucun cas,  perdre de vue qu’avant que le dossier n’arrive sur le bureau de celui-ci, il passe entre les mains de toutes une série de personnes nécessaires au bon fonctionnement du rendu de la justice.

Nous ne pouvons que vous féliciter de l’avancée de la digitalisation, de la mise en place du télétravail, attendu par tous, malgré la réticence,  de certains chefs de corps de le généraliser et l’attribution de chèques repas. 
Mais que sont tous ces « avantages », censés être attractifs, si les membres du personnel sont mal logés. 

Le fameux Palais de Justice de Namur, la goutte qui fait déborder le vase. Un carton d’invitation pour une inauguration fictive. Un loyer de 6 millions d’euros par an,  un  déménagement  reporté et  prévu en 2025 et le personnel qui devra, une fois de plus, mordre sur sa chique, prendre son mal en patience et continuer à travailler dans des bâtiments, qui sont reconnus vétustes et inadaptés, depuis longtemps.

Monsieur le Ministre, en tant qu’organisation syndicale et représentants des membres du personnel,  que pouvons-nous espérer des prochaines élections…..le respect des conditions de travail, le respect des obligations et des devoirs de l’employeur, une éventuelle simplification  des différentes commandes de matériel et des vêtements de travail, une meilleure communication entre tous les acteurs de la justice, une réelle transparence et l’octroi d’un budget digne de ce nom !!!

Le SLFP ordre judiciaire se tient à votre disposition pour toute communication et toutes les informations que vous souhaiteriez obtenir pour compléter votre vision futur. 

Pour le SLFP ordre judiciaire
Les délégués permanents
 
Guy Van Cauwenberghe, Président fédéral
Stéphanie Grosjean, Vice-présidente fédérale
Nathalie Martin, Secrétaire fédérale

Avantages SLFP

En plus d'un excellent service et d'une défense professionnelle de vos intérêts, vous bénéficiez d'un large éventail d'avantages.

Découvrez les avantages